Art moderne : Qui est Henri Roussseau le douanier ?

ROUSSEAU, LE DOUANIER SUR LA SEINE

Henri Rousseau a ouvert les yeux sur le monde en 1844 à Laval. Issu d'une famille modeste, ce fils de ferblantier s'essaye sans succès aux études d'avocat avant de s'engager dans le 51ème régiment d'infanterie d'Angers pour échapper à la maison de correction après un larcin. Libéré par l'armée en 1868, il rallie Paris où, après avoir travaillé comme clerc d'huissier, il entre à l'Octroi sur les bords de la Seine. Cet organisme de douane perçoit alors les taxes sur les marchandises naviguant dans la capitale par le fleuve. Solitaire par la force des choses, il a perdu ses deux épouses et huit de ses neuf enfants, Henri Rousseau approche les quarante printemps lorsqu'il vient à la peinture.

UN VOYAGEUR IMMOBILE

Sans aucune formation artistique, ni connaissances académiques, Henri Rousseau se familiarise avec l'Art dans les couloirs du Louvre où il a obtenu une carte de copiste. Lorsqu'il trace ses premiers coups de pinceau, il se lance dans la production d'œuvres à forte teneur exotique.

Bien qu'il n'ait jamais véritablement quitté Paris, ses toiles représentent majoritairement des jungles tropicales exubérantes où sont souvent mises en scène des luttes animales entre un fauve et sa proie. Inspiré par ce qu'il voit lors des ses excursions... au Jardin des Plantes et au Jardin d'Acclimatation de Paris ou même dans les pages colorées des revues botaniques de l'époque, Henri Rousseau s'invente et rêve un monde où il n'a jamais mis les pieds.

En 1886, il se présente pour la première fois au Salon des Indépendants et y expose quatre de ses tableaux. Très loin de faire l'unanimité, on reproche à Rousseau ses personnages figés, son manque de perspective, ses couleurs vives, sa maladresse et sa naïveté enfantine. Traité de peintre du dimanche, d'enfant ou de fou, la critique reprendra même pour se moquer le surnom que lui avait attribué affectueusement son ami et écrivain Alfred Jarry : Le Douanier Rousseau. Loin d'être découragé, il s'obstine, se lie d'amitié avec Robert Delaunay, Guillaume Apollinaire ou Pablo Picasso et poursuit ses expositions au Salon des Indépendants jusqu'à séduire le regard de peintres avant-gardistes.

ART NAÏF, SURRÉALISME ET ABSTRACTION

A la fin de sa vie, le Douanier Rousseau commence à recevoir des critiques positives et c'est après sa mort en 1910, à l'âge de 66 ans, que son travail est considéré comme fondateur pour l'Art naïf notamment.

oeuvre de henri rousseau le douanier

(Guerre de Rousseau et Guernica de Picasso)

Cette manière d'aborder la peinture consiste en un style qui ne respecte pas les normes académiques et les recherches picturales de l'époque. Ses œuvres colorées ont également inspiré les fauvistes comme Derain ou Matisse, ses visages primitifs ont servi de base aux surréalistes et même Kandinsky, le père de l'abstraction, déclare à son sujet "Henri Rousseau a ouvert la voie aux possibilités nouvelles de la simplicité".

Henri Rousseau ou comment un douanier modeste aux peintures naïves inspira les plus grands maîtres de l'Art moderne.

Du 22 mars au 17 juillet 2016, retrouvez une exposition consacrée au Douanier Rousseau au Musée d'Orsay.

GUSTAVO ORTIZ ENTRE NAÏVETÉ ET SURRÉALISME

Originaire d'Argentine, l'artiste de la semaine Carré d'artistes® Gustavo Ortiz a plongé dans le milieu de l'art suite à une sortie scolaire où il assiste à une rétrospective sur l'artiste surréaliste catalan Joan Miró. Après des études d'art, il s'envole pour Santiago du Chili où, pendant 7 ans, il exprime ses envies de création sur ses toiles. Une expérience suffisante pour se lancer en Europe où il atterri à Londres afin d’y poursuivre son aventure artistique. Son style se distingue par la force des couleurs, la netteté des contours et l’utilisation du collage comme technique principale. Il peint des paysages réduits, peuplés de personnages ou d’objets disproportionnés. Ses toiles révèlent des éléments d’Art Naïf ponctués d’un surréalisme inattendu.

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