La peinture d’Angela Evers aborde la figure humaine, au sens physique - le corps, ses mouvements, ses gestes - comme au sens spirituel, sa psyché, dans un rapport de profonde intimité à l’autre, au monde.
Silhouettes découpées, flottantes, reflétées, imprégnées dans la matière, les ombres qui se détachent des compositions de l’artiste sont le fruit de croisements, de rencontres, de hasard. Multipliant les techniques, l’acrylique, le collage, le papier marouflé, le sable, la colle, l’enduit, l’artiste élargit considérablement le terrain de jeu de ses créations et permet aux figures qui s’y promènent d’expérimenter une palette d’émotions riche et toujours changeante.
Héritière de la peinture hollandaise, fascinée par les peintres des lumières, la rigueur et le maniement des couleurs d’un Mondrian, ou le geste fougueux et spontané d’un Van Gogh, l’artiste puise son inspiration dans la culture et l’histoire de l’art de son pays natal. Empreinte enfin des paysages nordiques, ses grandes plaines, ses ciels gris et bas et ses étendues de sable, c’est dans le dépouillement qu’Angela Evers va finalement trouver l’expression idéale de l’humanité, de la solitude, de l’éphémère. Utilisant uniquement des couleurs rompues et des tons naturels, elle redéfinit la notion et l’usage de la couleur à travers l’utilisation d’un « bleu-gris-beige » indéfinissable, inclassable, symbole d’harmonie pour l’artiste mais aussi porteur d’une dimension mélancolique attachée au temps qui passe et aux souvenirs qui s’estompent.