Au centre Pompidou, Matisse est notre expo coup de cœur !

C’est l’un des artistes les plus célèbres du XXème siècle. Le seul à pouvoir concurrencer Pablo Picasso sur le plan du génie et d’une célébrité internationale, iconique, éternelle. Henri Matisse (1869-1954) a dessiné, peint, sculpté, gravé, découpé, collé… Il est aujourd’hui à l’honneur de l’une des plus belles expositions de l’année, visible du 21 octobre 2020 au 22 février 2021 – de celles qui méritent, malgré le contexte sanitaire, de se ruer sur la billetterie pour réserver son ticket. Pourquoi ?
 

PARCE QU’ELLE EST RICHE DE 230 ŒUVRES ET 70 DOCUMENTS D’ARCHIVES

C’est au sixième étage du musée, exceptionnellement accessible en ascenseur durant les travaux de l’escalier roulant, que l’exposition Matisse, comme un roman déploie son long parcours. Au menu ? Une vie d’art divisée en neuf chapitres et illustrée de 230 œuvres. Parmi elles, une centaine est issue de la collection du Musée national d’art moderne, et le reste a été exceptionnellement prêté par les musées Matisse du Cateau-Cambrésis et de Nice. Également prêteur, le musée de Grenoble offre à l’exposition l’une de ses œuvres les plus rares, l’Intérieur aux aubergines de 1911. Bref, l’occasion est belle de voir réunies des œuvres éparpillées du Nord au Sud de la France !

PARCE QU’ELLE OFFRE UN REGARD LITTÉRAIRE SUR L’ŒUVRE DE MATISSE

Son titre, Matisse, comme un roman, en dit long : reprenant celui d’un ouvrage d’Aragon paru en 1971, l’exposition veut faire dialoguer le travail de Matisse avec les mots. Elle invite donc des écrivains, des poètes et des critiques d’art à porter un regard sur le peintre. Au rendez-vous : Louis Aragon (bien sûr) mais aussi Georges Duthuit, Dominique Fourcade, Clement Greenberg, Charles Lewis Hind, Pierre Schneider et Jean Clay voient leurs textes converser avec les œuvres, pour une exposition qui se lit tout autant qu’elle se regarde !

 

PARCE QU’ELLE PERMET DE DÉCOUVRIR L’ENTIÈRE CARRIÈRE DE MATISSE

Première étape du parcours ? Les années 1895-1903, alors que Matisse avance vers la trentaine en voyageant (en Bretagne, en Corse) et en faisant ses premiers pas (un chouïa tardifs) en tant que peintre. Puis, dès la deuxième salle, c’est la trouvaille du Fauvisme et l’affermissement de son style avec, notamment un Autoportrait aux joues vertes peint en 1906. Il s’affirme ensuite, regarde avec appétit du côté des arts non-européens, s’intéressent aux tapis orientaux, à la sculpture africaine. La guerre arrive, le peintre se concentre sur un travail intime, d’autant plus puissant. Les années passent, et ce sont les grands projets des années 40, la chapelle dominicaine du Rosaire de Vence. Toute une vie est ainsi balayée au fil des salles – nous laissant ébahis par tant de recherches colorées et formelles…

 

PARCE QU’ELLE NOUS DONNE ENVIE DE DÉCOUVRIR ESTHER MARLOT, NICOLE GARILLI ET MICHEL HASSON

Une fois l’exposition parcourue, une envie : celle de regarder les artistes d’aujourd’hui, qui peuvent nous évoquer Matisse tout en déployant leurs propres univers. Parmi les plasticiens défendus par Carré d’artistes, Esther Marlot nous rappelle la douce mélancolie absente des figures du peintre, avec des toiles où des femmes posent, le regard lointain, dans des intérieurs décorés de motifs et de plantes. Chez Nicole Garilli, c’est plus festif, plus musical, nous sommes avec elle dans les cafés, les concerts – l’ambiance est délicieusement rétro ! Michel Hasson, enfin, nous rappelle la passion de Matisse pour les papiers découpés. Lui le fait avec des formes géométriques, des plantes, des animaux… Et une bluffante dextérité !