Victor Vasarely, l’artiste aux 10 000 œuvres

Né en Hongrie en 1906, Győző Vásárhelyi entame des études de médecine auxquelles il mettra fin deux années plus tard pour se tourner vers les Beaux-Arts. Fasciné par le Bauhaus, il poursuit son cursus artistique à l’Académie Mühely - le Bauhaus hongrois - jusqu’en 1930. La même année, il expose à Budapest pour la première fois et part s’installer en France avec son épouse. Là, il exerce en tant que graphiste publicitaire et applique à son travail son sens de la méthode scientifique et sa maîtrise du trompe-l’œil. Sa première œuvre majeure, Zèbres, voit le jour en 1937. Retrouvez la biographie détaillée de Vasalery.

À partir des années 60, ses œuvres inondent la vie quotidienne des Français : pochettes de disques (dont Space Oddity de David Bowie), magazines de mode, plateaux de télévision, logos (dont celui du constructeur automobile Renault), fresques murales, cinéma de Jacques Demy ou encore d’Henri Verneuil. Il s’installe à Gordes, dans le Vaucluse, en 1970 et crée la fondation Vasarely. Naturalisé français en 1961, l’artiste hongrois, alors renommé Victor, continue de créer jusqu’à sa mort, en mars 1997.

La philosophie de l’artiste 

« C’est dans les foules qu’il faut diffuser l’art », déclarait Vasarely. Et en effet, si ses créations sont omniprésentes dans la culture populaire, les musées, eux, ont longtemps boudé le plasticien. Sa dernière exposition datant de 1965 au MoMA de New York, il faudra attendre 2019 et la rétrospective « Le Partage des formes » du Centre Pompidou, pour que les œuvres de Vasarely soient de nouveau présentées au public.

Longtemps décriée par la scène artistique internationale, la vasarelysation de l’esthétique des années 70 vaudra au hongrois une condamnation de ses pairs. Mais l’artiste n’en a cure : il cherche avant tout à dissoudre la frontière de l’art et de la vie. Il met à la portée de tous un « art multipliable », que tout un chacun peut s’approprier.

La naissance de l’art optique

Héritage de ses études scientifiques et de l’enseignement du Bauhaus, l’Op Art naît du talent de Vasarely. L’artiste cherche à jouer sur l'ambiguïté sensorielle qu’offrent la disposition des lignes et la juxtaposition de couleurs. Il s’inspire principalement de la géométrie de la nature et de sa multidimensionnalité.

Tableaux psychédéliques, où se mêlent illusions d’optique et impressions de mouvement, les œuvres de Vasarely paraissent s’animer sous les yeux des spectateurs, l’image cherchant à sortir de la toile. L'œil devient le moteur de l’œuvre, l’image transmise au cerveau va alors se déformer, les couleurs s’amplifier et les lignes s’étirer. Vasarely « suggère le mouvement sans jamais le réaliser véritablement » (Fondation Vasarely). Un cinétisme induit par les perspectives quasiment mathématiques du peintre.

Vasarely : œuvres majeures

En véritable maître de l’illusion, l’artiste bouscule les repères du spectateur avec des toiles contrastées, colorées, géométriques :

• La série Zèbres : créée à partir de 1937, elle joue sur le contraste du noir et du blanc et sur le relief que forment les lignes en s’imprimant sur la rétine de l’observateur.
• La série Vega : véritables hallucinations en trois dimensions, les toiles paraissent boursouflées. C’est grâce aux lois mathématiques que Vasarely va réussir à créer des formes « respirantes ».
• Le logo Renault : réalisé en 1972 à l’aide de son fils Yvaral, le losange donne l’impression de n’avoir ni commencement, ni fin.
• Oeuvres monumentales : le bâtiment de la fondation Vasarely à Aix-en-Provence abrite 42 intégrations gigantesques mesurant 8 mètres de haut sur 6 mètres de large. Les formes géométriques semblent se mouvoir, se déformer, gonfler, en même temps que le visiteur déambule dans les galeries.

Fondation Vasarely : l’héritage de l’artiste

C’est à Aix-en-Provence que Victor Vasarely décide, en 1973, d’installer la fondation Vasarely, au sein d’un bâtiment ultra moderne et architectonique qu’il a personnellement conçu. 

Toujours dans l’optique de rendre l’art accessible à tous, y seront présentés, au fil des expositions permanentes ou temporaires, le travail de Victor et de son fils Yvaral, ainsi que les œuvres d’artistes contemporains qui mettent au centre de leur art les interactions avec le public. La fondation est aujourd’hui classée monument historique et continue d’accueillir des amateurs d’art du monde entier.

Pierre Vasarely, petit-fils de l’artiste hongrois et président actuel de la fondation, fidèle à l’esprit avant-gardiste de son grand-père, décide en 2022 d’émettre une série d'œuvres numériques, aussi appelées NFT, afin de lever des fonds pour restaurer certaines créations.

« L’art sera un trésor commun ou ne sera pas », proclamait Vasarely. La fondation n’a de cesse que de perpétuer les valeurs fortes de démocratisation artistique du pape de l’Op Art et permet aux spectateurs de faire un bond dans le futur, encore 50 ans après sa création.
 

Vasarely à l’honneur chez Carré d’artistes

Chez Carré d’artistes, nous partageons la même vision que le peintre franco-hongrois : mettre l’art à la portée de tous !

Notre réseau de plus de 30 galeries physiques en Europe nous permet d’aller à la rencontre des amateurs d’art ou de ceux qui le deviendront. Nous mettons également à la disposition des internautes un catalogue regroupant des milliers d’œuvres. « L’art des privilégiés doit devenir l’art de la communauté », rêvait à penser, tout comme nous, Vasarely. Curateurs d’art passionnés et engagés, nous soutenons et donnons de la visibilité à plus de 600 artistes prometteurs ou confirmés. 

Nous sommes fiers de pouvoir mettre en lumière le travail de Michel Hasson. Artiste plasticien installé à Vincennes, il s’inspire lui aussi de la nature qui l’entoure pour produire des œuvres hypnotiques, dans la lignée du père de l’Op Art. Il réussit, avec la technique de découpe laser ou papier, à donner vie à ses créations, ajoutant à l’art cinétique une touche de modernité et de poésie.