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Carré d'artistes - Le blog
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La minute art

Magritte ou comment bannir le déjà vu

 

 

Un artiste contemporain


Né en 1898 à Lessines, une commune de la Belgique wallonne, René Magritte est l’aîné d’une fratrie de trois garçons. Fils d’un tailleur et d’une modiste, il perd sa mère précocement alors qu’il n’a que treize ans. Il suit des études dans une école d'art de Bruxelles avant de démarrer la peinture, parallèlement à un emploi alimentaire dans la publicité commerciale. En 1926, il réalise ses premières toiles de style surréaliste. Il se fait alors connaître pour ses représentations d'objets quotidiens et son style épuré, conférant aux choses familières de nouvelles significations.

Connu et reconnu au cours de sa carrière, Magritte devient un artiste à plein temps et traverse les époques et les styles, du surréalisme au pop art, en passant par l’art moderne et le dadaïsme. Il est reconnu comme la pierre angulaire du mouvement surréaliste, et une véritable source d’inspiration pour de nombreux artistes

 
 

NOUVELLE COLLECTION HOMMAGE A MAGRITTE   
   
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magritte : la naissance d'une vocation artistique



Meurtri par le suicide de sa maman dépressive en 1912, le jeune homme se réfugie dans des activités artistiques, notamment la lecture, les films… et la peinture, qui sera sa vocation. A cette époque, ses œuvres sont réalisées dans un style impressionniste.
Il part quatre ans plus tard, en 1916, pour Bruxelles où il étudie à l'Académie Royale des Beaux-Arts pendant deux années au cours desquelles il se familiarise avec des styles nouveaux comme le cubisme et le futurisme. Cette initiation réorientera significativement son travail. Plusieurs de tableaux Magritte peints au début des années 20 doivent leur inspiration à Picasso.

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Le début de carrière


Comme il faut bien vivre, Magritte rentre chez lui après son service militaire en 1921. Il se marie alors avec Georgette Berger, une amie d’enfance. Nous sommes en juin 1922. Magritte travaille alors comme dessinateur d’affiches et de publicité. Il continue de peindre. Ses fréquentations dans le milieu artistique l’amènent dans la sphère dada.

En découvrant une reproduction de la toile du peintre surréaliste Giorgio de Chirico « Le chant d’amour » – qui représente sur un plan statique la rencontre impossible d’objets familiers dans un contexte urbain – il se sent frappé d’une émotion vertigineuse qui influencera son œuvre entière.

Les fondements du surréalisme de Magritte


 
Progressivement, René Magritte va se retrouver au cœur du mouvement surréaliste naissant, et l’un des artistes belges majeurs de courant.
En cause, les tableaux Magritte dans lesquelles il place des objets de tous les jours :
– chapeau-melon, pomme, pipe, pierres, nuages…
– dans des contextes ou des associations insolites.

L’art rend visible ce qui semblait alors invisible, tel que le théorisent les surréalistes.


L’artiste nimbe ses toiles d’une énigmatique signification. Et interroge la représentation des images par la peinture.
Est-elle seulement la reproduction d’un objet existant ? Ou ne serait-elle pas plutôt la représentation de sa propre vision artistique de cet objet ? Son œuvre suscite donc un mystère assumé par lui-même, et ses toiles sont avant tout l’expression de « la vie des idées ».
Son style déconstruit le rapport de l’objet à son environnement, en le décontextualisant dans un style très académique.

Qui ne verrait pas une pipe dans le tableau Magritte « La trahison des images », dans laquelle plus que dans nulle autre l’artiste détache un objet familier de sa fonctionnalité ? En 1927, sa première exposition dans une galerie d’art bruxelloise donne à voir une cinquantaine de toiles, dont parmi ses premières œuvres surréalistes « Le Jockey perdu ».
L’accueil du public belge est froid, et Magritte quitte alors la Belgique pour la région parisienne. Il s’installe au Perreux-sur-Marne, dans l’Est parisien, en 1927.

 

Au cœur des arts surréalistes


A cette époque, René Magritte rencontre de nombreux animateurs du courant surréaliste, notamment les peintres Max Ernst, Salvador Dali et Joan Miro, le poète Paul Eluard ou l’écrivain André Breton, avec lesquels il tisse des liens amicaux et artistiques. Il expose son œuvre à Paris puis à Bruxelles. A cette époque, il peint « Les amants », un baiser entre amoureux au visage caché par un voile, un tableau Magritte qui nourrit l’énigme quant à son interprétation…

Son œuvre joue sur le décalage entre les objets et leur représentation, et Magritte n’hésite pas à y insérer du texte, notamment dans sa toile la plus célèbre « La trahison des images » peinte en 1929.

 
ceci n'est pas une pipe par rené magritte

 
La crise financière de 1929 et le succès encore peu rentable de l’artiste le poussent à quitter la France en 1930 pour retourner en Belgique. Il reprend ses activités dans une agence publicitaire tout en continuant de peindre.
Son activité artistique se déploie sur la décennie, à travers des expositions en Belgique, aux États-Unis et au Royaume-Uni.


Le début de la seconde guerre mondiale et l’invasion de la Belgique par les troupes allemandes précipite le départ des surréalistes.
Les époux Magritte prennent la route de Paris puis parviennent à Carcassonne, en même temps que de nombreux artistes et intellectuels français, comme Joë Bousquet. Magritte n’y restera que quelques mois, visiblement déçu par l’intelligentsia parisienne, et fait le trajet en sens inverse. Les toiles qu’il va peindre à cette époque livrent des ambiances de paysages dépouillés, mais colorés et lumineux, témoins d’un revirement de style, largement influencé par l’impressionnisme d’Auguste Renoir.
C’est le surréalisme en plein soleil ! Une manière de se détacher de l’ambiance anxiogène et belliqueuse qui gagne l’Europe entière.
 

magritte : L’après-guerre et la période vache


 
A la fin de la guerre, la rupture est consommée entre lui, plus à l’aise dans l’ombre de la société, et les surréalistes emmenés par Breton, adeptes de la lumière des salons. En 1948, il peint  avant de les exposer à Paris à la galerie du Faubourg une série de personnages fantasques et provocateurs, aux couleurs criardes et saturées.

Cette période voit le retour de l’artiste vers ceux-là même qui l’avaient si longtemps snobé. Ses peintures et ses gouaches, une quarantaine de tableaux Magritte au total, sont réalisées rapidement, d’une manière « vache ».
Une ode au mauvais goût, qui est accompagnée d’une préface constellée d’expressions en argot de son ami Louis Scutenaire. L’exposition fait un bide et marque l’arrêt de ce style vache.

 

Poursuivre la création, jusqu’aux portes de la mort


Dans les années 50, l’artiste continue à peindre sans arrêt. Ses peintures murales viennent orner la salle du Lustre du casino de Knocke-le-Zoute, sur la Mer du Nord : « Le domaine enchanté » est une œuvre monumentale – en huit panneaux – de près de 70 mètres de circonférence et plus de 4 mètres de haut. Le peintre revient à ses thématiques principales, avec certaines images déjà très populaires.

Il est alors mondialement connu et s’expose à Bruxelles et à New-York. En 1964, « le fils de l'homme » voit l’introduction d’une pomme, objet iconique de plusieurs de ses toiles. Magritte pomme, presque un couple formé par l’auteur et son œuvre.
Sa santé vacille mais ne le stoppe pas. Il voyage en Italie, puis aux États-Unis où est organisée une rétrospective de son œuvre.
Il succombe à un cancer du pancréas, en 1967, chez lui, en Belgique.

 


    Les héritiers d’un peintre influent

     

    L’œuvre monumentale de René Magritte a inspiré de très nombreux artistes et domaines artistiques. Des grands noms du pop art, comme Andy Warhol, ont créé leur propre style à l’aune de celui du grand artiste belge.
    Des films de cinéma – l’affaire Thomas Crown (1999) – lui empruntent largement sa symbolique mystérieuse et ses images iconiques.
    La publicité enfin a trouvé dans son œuvre une esthétique parfaitement reconnaissable, aux thématiques transgressives.
    Le musée Magritte a été inauguré en 2009, à Bruxelles.

     
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