Nul n’est artiste sans art de vivre. C’est pourquoi, bien souvent, les peintres et les sculpteurs sont d’incorrigibles fêtards. Amateurs de musique, de danse et de bonne chair, ils savent célébrer la vie aussi bien que la création ! Sensibles au temps qui passe et qui ne revient pas, ils illustrent à merveille l’expression Carpe diem et nous invitent à profiter de chaque instant, en exacerbant notre attention au monde et à ses merveilles. Mis sous cloche durant des mois, leur langage fait d’images et de couleurs s’exprime à nouveau dans notre collection du mois de juin !

 

Parmi les artistes choisis à cette occasion, Nicole Garilli. Peintre française, elle a grandi dans un environnement effervescent puisque son père était musicien de cabaret. Ses toiles sont imprégnées d’une atmosphère de fête : musiciens bigarrés, chanteuses de jazz et scènes de bals peuplent ses toiles pleines de mouvement aux couleurs chaleureuses. Des œuvres que l’on verrait volontiers accrochées sur les murs d’un café ou d’un bar dansant !
Venu d’Argentine, De Secondigné est un peintre figuratif au style bien reconnaissable : il compose des scènes de cirque, de danse et de spectacles avec équilibre, en jouant sur des contours bien délimités et des contrastes forts. Ses personnages ? Des musiciens, des acrobates, des éléphants et des chevaux… Joliment rythmées, ses toiles expriment une joie aux accents mélancoliques. 
Amateurs de danse, vous allez adorer le travail d'Istraille ! Peintre français, Istraille s’est lancé en autodidacte à l’âge de 17 ans. Sur ses toiles aux fonds urbains, des danseuses de toutes sortes : classiques en tutu, urbaines en sweat-shirt, traditionnelles en robe longue… Prises dans un mouvement vifs, ses modèles sont extrêmement vivantes et semblent sur le point de sortir de la toile !
Chez Dubost, peintre lui aussi français, les couleurs sont à l’honneur. Son trait est vif, ses sujets variés et ses œuvres, souvent des portraits, sont habités par la joie. Il n’hésite pas à marier des coloris opposés et à produire des compositions vives et sensuelles, comme un couple pris dans une salsa cubaine ou une jeune fille en rouge sur une balançoire. Un vrai plaisir visuel. 
Quant à Sergi Mestres, l’Espagnol de notre collection, il a l’art et la manière de relooker les plus grandes figures de la culture pop : Audrey Hepburn, Astérix et Obélix ou encore Jean-Michel Basquiat se retrouvent sous son pinceau explosif, aux inspirations street art. À l’aide d’aérosols et d’éclats d’acrylique, Sergi Mestres charge ses œuvres d’une énergie folle – et très communicative ! Pour une véritable fête des sens. 

 

Nombreuses sont les fêtes dans l’histoire de l’art… Bien souvent, dans l’art ancien occidental, elles prennent la forme de bacchanales mythologiques. L’immense Nicolas Poussin l’illustre bien avec sa Bacchanale près d’une statue de Pan (1635), qui aligne ses personnages en une frise grisante ; ivres, tordus dans la danse, les personnages sont l’image même de l’allégresse et de la débauche. Le regard du peintre est ici à la fois amusé et critique. Deux siècles plus tard, Auguste Renoir peint en 1876 le très joyeux Bal du moulin de la Galette, avec un grand souci de réalisme : il montre les personnages de son époque, réunis lors d’un après-midi de beau temps dans un lieu très à la mode à l’époque. La scène pétille grâce à d’astucieux jeux de lumière… Et nous donne, pour le coup, vraiment envie de les rejoindre ! 

    

Plus récemment, le peintre contemporain Thomas Lévy-Lasne a fait de la fête un leitmotiv sans grâce : ses toiles hyperréalistes montrent des scènes de boîtes de nuit comme prises au flash, des tables inondées de bouteilles et de verres renversés, et des danses maladroites. Certes, on reconnaît bien les soirées où nous passons nos samedis soirs… Mais il en illustre, non sans tendresse, le ridicule et l’obscénité. Ouch ! 

 

EN AVANT LA MUSIQUE