Rosângela x Carré Blanc x Carré d’artistes

 

3.    Comment se déroule une séance de peinture ? Quel est le processus de création de vos œuvres ? 

À travers mes peintures, j’essaie toujours de jouer avec les couleurs, la lumière, ainsi que des lignes et des formes épurées. Sur des toiles en lin naturel, je travaille la texture en utilisant des matériaux variés, comme l’acrylique et des feuilles d’or dorées, cuivrées ou argentées. 
Habituellement je commence par le visage, j’essaye d’être assez proche de la réalité. Ensuite je travaille la finesse des cheveux et les décorations dans les cheveux. 
Enfin je finis par la partie abstraite. Je ne prévois pas les couleurs à l’avance, elles vont être influencées par les saisons, par mon environnement, ce que je regarde à la télévision. Par exemple, j’ai fait une série très années 80, je pense que j’ai été très influencée par la série Stranger Things, les couleurs flashy, les fluos sont un rappel des influences un peu punk des années 80. Une autre collection est plus influencée par les couleurs estivales, des couleurs solaires, fraîches ou fruitées. 
Je passe alors beaucoup de temps à construire mes harmonies. Je recherche de l’élégance dans les combinaisons. C’est la partie qui me prend le plus de temps car je fais les mélanges de couleurs moi-même et que, dans mes choix, dans cette construction chromatique, rien n’est au hasard. 

4.    Quelles sont vos inspirations artistiques, vos influences et références ?
 

Ma première source d'inspiration, c'est le travail de Manolo Valdés, qui peint l'élégance de femmes dans des tableaux immenses et raffinés. L’influence de Manolo est très forte, il peint la féminité même, certaines n’ont pas de visage parce qu’elles représentent toutes les femmes. Devant ses tableaux, j’ai découvert mon ultra-sensibilité à l’art : j’ai réalisé que certains tableaux peuvent me donner la chair de poule, me faire pleurer. Un médecin m’a fait un diagnostic : je suis victime du syndrome de Stendhal. C’est assez rare, et cela donne lieu à des réactions très intenses face à l’art, comparables à un coup de foudre amoureux. Certains manifestent des palpitations et des vertiges, pouvant même amener à s’évanouir en contemplant une œuvre d'art.

 

Je m’inspire aussi des découpages d’Henri Matisse et aussi d’Yves Saint Laurent qui habillait ses modèles avec des chefs d'œuvres.

5.    Quel est votre rapport à la féminité, qui est transcendée dans vos tableaux ? 
 

Il s’agit d’une ode aux femmes !
La femme étant la base de toute vie humaine sur terre, je tenais à représenter leur force, leur résilience, leur état d’esprit et surtout leur âme.  Mon but est de faire ressortir la déesse qui habite en chacune de nous. Nous sommes toujours trop critiques envers nous-mêmes, la société est cruelle aussi, nous avons besoin de reprendre confiance en nous. Nous le valons bien !
Je veux représenter toutes les femmes qui viennent de cette planète : elles sont belles et méritent tout ce qu’il y a de mieux. Je rends un hommage flamboyant aux femmes. 

6.    Quelles sont les significations des couleurs que vous utilisez ?  Est-ce que vous souhaitez faire passer un message à travers vos œuvres ?
 

La partie très colorée de mon tableau ne représente pas simplement un vêtement mais il s’agit plutôt d’un voile qui représente son âme. L'âme est toujours mieux représentée par les couleurs et la lumière. Par l’usage des différentes couleurs, je voulais représenter, entre autres, leurs facettes.
Je laisse la toile de lin volontairement visible car le lin et les feuilles d’or sont des matières nobles que j’utilise, et que je mets en avant, pour rendre hommage aux femmes. 

7.    Quelle a été votre réaction lorsque vous avez été sollicitée par Carré Blanc pour du linge de lit ? Quel effet cela vous fait de voir votre œuvre « dans de beaux draps » ?
 

De toute évidence, je n'y croyais absolument pas. Depuis mon arrivée en France, en 2010, autant les parures de lit que les serviettes de bain de Carré Blanc étaient pour moi le synonyme de qualité, d’élégance et de modernité avec de belles couleurs. 
J’avais du mal à réaliser ce qu’il m’arrivait car les choses sont arrivées très vite. En juin 2021, j’ai contacté Carré d’artistes, j’ai fait quelques œuvres petit format puis j’ai commencé à exposer et à vendre des toiles grand format à Lyon. Et c’est là que, seulement quelques mois plus tard, Carré Blanc a flashé sur Sun in the Morning. 

 

C’est très agréable de voir que des gens comprennent mon message et aiment ce que je fais. L’idée de Carré d’artistes de rendre l’art accessible à tout le monde m’a tout de suite séduite. Je suis convaincue que l’art doit être partagé par le plus grand nombre. Et avec Carré blanc, par cette distribution sous un autre format, le bonheur apporté par l’art sera partagé par encore davantage de gens. 

8.    Quel a été le plus gros défi à la réalisation de cette commande ?
 

Pour le premier tableau, Carré blanc a choisi cette toile de la femme déesse parmi tant d’autres œuvres. 
Ensuite, ils m’ont demandé de réaliser l’envers du décor. Le plus gros défi a été de partir de cette même femme et d’imaginer son dos. Il fallait que je me base sur la première toile pour garder les proportions et la position de la femme. Mais c’était un grand travail de précision. J’ai tout mesuré pour être sûre d’être fidèle à cette première représentation de femme.

9.    Quel a été le meilleur conseil qui vous a été donné en tant qu'artiste ?
 

Alors ce n’est pas vraiment un bon conseil mais un ami artiste m’a dit que si une toile prend plus de 3 heures, ce n’est pas une bonne toile. Alors, je me suis dit que je n’y étais pas, mes toiles me prennent au moins 5 jours, voire des semaines… Donc ce conseil me pousse surtout à suivre mon instinct. 
Je peux quelques fois me baser sur une personne existante, je change toujours des détails, je la change, elle devient autre, multiple, en écoutant ma voix intérieure. 

10.    Pouvez-vous nous dire quelque chose sur vous que les gens pourraient être surpris d'entendre ?
 

Je suis autodidacte, je n’ai jamais pris le moindre cours d’art. Je vois une toile vide et je n’ai pas la moindre idée de ce que je vais faire.
Mais dès que je touche mon pinceau, que j’ouvre un pot de peinture je me surprends moi-même, je me mets, comme, dans une sorte de transe, tout se déploie, je sais exactement ce que je veux faire, je sais où je vais. 

11.    Auriez-vous une anecdote à nous raconter autour de cette collaboration ?

Incroyable coïncidence, la toile qui a servi à la parure et qui se destine à être présente dans de nombreuses chambres à coucher, était, à l’origine, une toile personnelle que j’avais exposée… dans ma propre chambre !