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Carré d'artistes - Le blog
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La minute art

Roy Lichtenstein : biographie et technique d’un maître du Pop Art

- 23/10/2021
Roy lichtenstein artiste pop art  biographie et technique

“Tu n’es pas capable de peindre aussi bien que ça, hein, papa ?”.
Ce défi lancé par son fils à Roy Lichtenstein fut le départ de la carrière d’un des représentants les plus connus du Pop Art. Tout ça grâce à un album de Mickey Mouse.
 

Roy Lichtenstein biographie d’un enfant baigné dans l’art.


Pas de destin d’artiste maudit dans cette histoire. Roy Lichtenstein est né le 27 octobre 1923 à New York d’une mère pianiste accomplie et d’un père agent immobilier. Issu d’une famille juive, il fréquente l’école publique, puis achève ses secondaires à Manhattan.

Comme aucune activité artistique n’y est proposée, c’est durant ses loisirs qu’il apprend le dessin et s’intéresse au design et à l’art. Il faut dire que le petit Roy est baigné dedans depuis tout petit, sa maman l’emmenant régulièrement au musée ou à des concerts.

Concerts qu’il continuera à apprécier puisque c’est en fréquentant l’Apollo Theater et ses concerts de Jazz qu’il croquera les musiciens qui y jouent, commençant réellement sa vocation d’artiste.

En 1939, il s’inscrit à l’Art Students League of New York, puis à l’Université d’Etat de l’Ohio qui propose une formation artistique.
 
 

collection en hommage a roy lichtenstein




Roy Lichtenstein biographie d’un jeune professeur.



Sa formation sera interrompue entre 1943 et 1946, années durant lesquelles il servira dans l’armée ce qui lui permet d’explorer l’Europe. C’est au cours des permissions qu’il visitera des musées et expositions tant en Grande-Bretagne qu’en France, Belgique ou Allemagne. Il ne délaissera cependant pas ses carnets de croquis durant cette période.

Le décès de son père permettra sa démobilisation et Roy Lichtenstein pourra alors terminer ses études, sous le mentorat de Hoyt Sherman qui fut l’une de ses plus grandes influences.

En 1949, il épouse Isabel Sarisky, une architecte d’intérieur travaillant dans une galerie d’art. Le mariage donnera deux enfants, David et Mitchell.
C’est à cette époque qu’il devient professeur épisodiquement. Il alternera les boulots variés, mais toujours en rapport avec le dessin. Ses inspirations principales de l’époque seront le cubisme et l’expressionnisme.

En 1960, il devient professeur à l’université Rutgers. C’est dans cet environnement que, considérablement influencé par Allan Kaprow, il s’intéresse au Pop Art. Ces premières œuvres Pop Art seront issues de la publicité qu’il détourne allégrement.
 

Roy Lichtenstein biographie de la célébrité

 
 

C’est en 1961 que l’un de ses fils, feuilletant une revue Mickey Mouse, lui lance un défi de “dessiner aussi bien que ça”.
Lichtenstein y répondra en dessinant sa première œuvre majeure : “Look Mickey”. Il y utilisera les fameux points de trame, appelés aussi “Ben Day Dots” qui ont fait sa célébrité.

Dès lors, il enchaînera les tableaux inspirés des comics de l’époque. Qualifié de “Worst artist in the USA” par le magasine Life qui lui reproche de simplement reproduire des images de bandes dessinées ou de la pub, il répondra : “Je ne fais pas de reproduction, je m’approprie”.

Séparé depuis 1965, il épouse Dorothy Herzka, une galeriste, en 1968. La rumeur dit également qu’il fréquentera un temps Letty Eisenhauer, une célèbre artiste liée au mouvement Fluxus.

Il créera alors l’une des plus célèbres de ses œuvres, Brushstrokes (ou “coups de brosse” en français), qui est un hommage à l’expressionnisme.

En 1971, il commence sa série “Antablements” qui est principalement des frises ou des moulures. En 1973, il entame “Natures mortes” où il utilisera plutôt des bandes diagonales que la trame et plutôt dans le courant du cubisme.

En pleine fièvre créatrice, Lichtenstein multiplie les supports. Il se lance dans les sculptures en métal et en plastique. Certaines seront installées lors d’événements importants, tels les Jeux olympiques de Barcelone.

Il se tournera vers sa période “Chinese Landscapes”, œuvres dans lesquelles il continuera a utiliser le Ben Day Dot.

 

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look mickey par roy lichtenstein


Brushstrokes 

Brushstrokes de roy lichtenstein





 


Roy Lichtenstein : les techniques derrière l’œuvre.



 
 

Roy Lichtenstein technique du Ben Day Dots.

 
Indissociable de la technique du Ben Day Dots, Lichtenstein en a fait sa spécialité. Avec un petit twist quand même. Issue du domaine de l’impression, cette technique doit son nom à Benjamin Henry Day Junior.

Elle permet d’obtenir des aplats sans dégradé au moyen de points minuscules, placés en lignes. Ces points, superposés en différentes couleurs, permettent l’impression en quadrichromie.

La Roy Lichtenstein technique est l’utilisation de ses points à grande échelle, mais surtout peints à la main. Il aurait d’ailleurs créé un chevalet tournant qui lui permettait de ne pas être “distrait” ou influencé par l’objet qu’il peignait. Il passait ainsi de l’image à l’abstraction.
 

Roy Lichtenstein technique "appropriassionisme"


Contrairement à ce qu’on pourrait penser au premier abord, Roy Lichtenstein est un fin connaisseur de la peinture classique. Plus que de la parodie, il réinterprète des œuvres classiques, “comme Picasso quand il réinvente Vélasquez ou Rembrandt”.

C’est d’ailleurs de cette réappropriation que naîtra “Brushstroke”, véritable clin d’œil aux impressionnistes abstraits qui avaient des coups de pinceau très spontanés. Brushstroke est quant à elle dessinée très minutieusement et entièrement réfléchie.
 

Roy Lichtenstein technique du miroir aux clichés.


Pour comprendre pleinement comment Roy Lichtenstein jouait de ses références, sa période Chinese Landscapes est idéale.

Il semble s’inspirer et reproduire des tableaux classiques chinois, toujours en utilisant la technique du Ben Day Dots que vous connaissez bien maintenant. Mais en s’approchant un peu, on constate divers détails qui passent parfois inaperçus, surtout pour l’œil occidental. Ces détails sont, eux, dessinés en traits. Il s’agit d’un pont dans le style de Monet, ou d’arbres faisant immédiatement penser aux bonzaïs japonais.

C’est là tout le sel de l’œuvre, car ces détails n’auraient jamais pu apparaître dans les tableaux chinois ici parodiés, et pourtant, ils se fondent dans le décor, comme si tout était normal.

Finalement, au travers de ces détails, il nous ramène face à nos propres clichés. C’est là tout l’art de la Roy Lichtenstein technique.
 
 
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